Le mec, le retour

Alors le mec, là, Ernest, il se dit, la seconde partie, faut finir de lire ce que j’ai écrit, on passe la troisième, pédale au plancher et on avance.

La partie, c’est chouette, mais ça devient plus lointain : Ernest, la question n’est plus de savoir s’il va en cours, mais ce que lui il fait, et ce qu’il pense, et qu’est-ce qu’il pense !

Ernest, c’est un gonze qui se dit, le temps, c’est ce qui compte. Il parle pas de sa montre, plutôt, il prend des bains, jamais deux fois la même eau de rinçage. Le temps, c’est pour dire que tout bouge, depuis le début ça swingue.

La nature, elle bouge, elle change et se transforme : c’est pas vraiment Darwin, il croit pas trop au hasard, on a du progrès chez lui, les choses vont aller mieux, pas en détail mais faut penser global. Mais ça bouge doucement : alors faut se demander comment on sait que ça a changé, comme quand tu poses des grains de sable et qu’au bout d’un moment, t’as un tas. Vaste question, la temporalité du tas.

C’est important de savoir que les choses bougent, dans la nature, parce que la culture, pour Ernest, c’est assez naturel : ça bouge tout autant. Mais y a quand même une différence : ce que font les gens, ça reste artificiel, parce que les gens auraient pu faire différemment. Là, Ernest, on voit qu’il pense à toute la société : lui, il est plus content, mais il voit que c’est pas forcément bon pour tout le monde. Et là, Renan, on se dit qu’il aurait pu être révolutionnaire, mais en fait non, et ça sera un autre article, et le chapitre s’arrêtera là.

Les choses bougent, tout le temps et toujours, et ça fait que quand tu remontes le passé, faut devenir un peu détective. Renan, là, il se prend pour Sherlock : il a bien les indices, il les interprète, et il explique à ses potos les lecteurs comment ça a dû se passer pour sa rock-star perso, Jésus. Sauf que s’il y a bien une scène de crime, elle est juste racontée, il pourra jamais vérifier, alors là, le chapitre, c’est se demander si Ernest il délire au comptoir ou s’il est sérieux, et ce qui se passe quand il est sur la piste des assassins.

Pis dans le dernier chapitre, comme Renan se demande tout ça, faut bien se demander ce qu’il étudie et ce que ça veut dire, récupérer des vieux manuscrits dans les bibliothèques avant Umberto Eco, et que lui il écrive de nouveaux textes. Il sait bien qu’il délire, Ernest, mais il aime bien, alors il se dit que ça se serait pas mal si les gens qui l’écoutent aient une petite idée du moment où c’est le rêve et de celui où il est sûr de son coup. C’est clair qu’Ernest il voudrait refaire les livres ! Mais il a pas les bons bails à l’Imprimerie, déjà qu’il n’ont pas l’alphabet chaldéen à l’époque, alors il met des notes de page, et c’est la fin.

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