Et il ne se passe quoi, quand il ne se passe rien ? que je me demandais en tournant la voiture sur le parking. Ils sont difficiles à attraper, ces moments de rien, de vide absolu, parfois de bonheur, ou seulement ces moments où l’on voit la poussière tomber dans la lumière. Quelque chose passait encore: les grains, presque invisibles et pourtant, ils étaient vus, et ils tombaient, ou ils tournoyaient.
Bref, quelque chose se passait, et quelque chose passait. Je restais peut-être bêtement à regarder la poussière se déposer, y aurait pas moyen de voir ce qui se passerait quand je n’y passerais plus – pas plus que je n’avais réussi à voir ce que cela faisait de m’endormir sans me réveiller. Je pouvais me dire « Je m’endors »; mais m’endormir, je ne le pouvais plus.
Pas plus que je ne savais le bruit que fait le bois en tombant en lui-même, je n’arrivais à retrouver le son du silence, ou la plénitude du vide. La maladresse de mon créneau me rappela que, oui, ça passait.