Et des brèches béantes
des hurlantes qui s’écharpent
Et je dis les noms
Des femmes oubliées, des sacrifiées du plaisir,
Des petites filles pleurantes dans leurs chambres
Mais je l’aime mon papa, qu’elles me disent,
Et je dis leurs noms, leurs voix dans ma gorge
Leurs poésies tues, les espoirs rejetés,
D’un corps qui se fend
De mes brèches je les appelle
Par leurs noms
Maëva, Chloé, Alice, Julia, Monique, Valérie, Virginia, Julie,
Laura, Kate, Typhaine, Eva, Juliette, Hélène, Christine,
Et j’espère me faisant tournante
les voir revenir et remonter et se soulever
et hanter dans le monde qu’elles ont désertées
Je me fais champ de batailles
les appelant les éveillant
Mes fureurs mes sœurs mes furies
Mes enfances éventrées
Les copines qui se taisaient
C’est de vos douleurs que je suis possédée.