Moi, y a plein de moments où j’attends l’amour, et y a rien qui vient. Ça va, ça repart, je regarde – non. Alors le boulot, je me disais: c’est pareil, vas-y ma grande et sois un peu courageuse – rien non plus.
Et si tu fais quelque chose ?
Ah rien, pareil. C’est juste une autre façon de prendre des râteaux, de bouger ou pas: faut suivre le vent, l’air de rien, plus rien attendre, prendre des coups quand même. Ça explique pourquoi on se retrouve à se mettre à la colle du premier mal dégrossi qui passe, le cœur en chewing-gum qui se colle à tout à n’importe quoi – y a des moments, on se dit, vaut mieux un cerveau qu’un cœur, et c’est pas comme si on pouvait tout avoir, ou même un peu, comme si en plus on ne se faisait pas engueuler juste d’exister un peu.
C’est pour ça que j’ai voulu partir, puisque rien ne marchait. Le mal dégrossi, ça l’agaçait que je soI là, mais ça ne lui disait rien que je parte, alors il m’a empêchée. C’étaient des scènes, des cris, lui qui me suivait partout. Je suis rentrée, alors, mais pour me préparer mon coup.
J’ai aucune envie de savoir ce qu’il en dit, maintenant. J’ai embarqué mes oreilles avec le reste, mon fric et ses claques, et me voila.