Et la science ?

J’ai récemment eu la chance de pouvoir parler de féminisme avec un historien des sciences que j’admire  – double chance, donc. Une de ses questions m’a particulièrement interpelée : et la science ? Autrement dit, que peut donc apporter le féminisme à la science ?

Il serait facile de rappeler que le féminisme est politique avant d’être scientifique – et que le développement d’une science féminisme, ou au moins de gender studies, a une portée politique. Je crois néanmoins que l’on peut souligner quelques-uns des nombreux apports du féminisme à la science – ou plutôt, aux sciences.  Lire la suite

Stylistique de l’écriture viriliste

L’idée d’un genre de l’écriture, masculin féminin, n’est pas chose neuve: le style des auteurs permettrait de révéler leur genre, une certaine douceur et une mollesse – toutes relatives – placeraient Renan du côté des prêtres efféminés, quand d’autres caractéristiques, comme l’attention au détail, permettrait de ranger les textes de femmes sans trop d’inconvénient. Les thèses d’Hélène Cixous, entre autres, sur ce sujet me paraissent essentialistes, en plus de se consacrer seulement aux femmes: je suis bien plus sensible, en tant que lectrice, à ce qui me semble être non une écriture masculine, mais une volonté de virilisme. Lire la suite

Mamie a fait une OPA

Tous les ans, depuis maintenant presqu’une décennie, ma grand-mère nous glisse, le plus souvent en cachette de mon grand-père, un véritable trésor: une enveloppe, lourde et sonore, remplie de pièces de deux euros. Elle nous avait confié, une fois, comment elle accumulait ce petit butin: elle gardait la monnaie des courses, avec, je le suppose, l’aveuglement complice de mon grand-père, opérant un tri drastique en ne gardant que les pièces de deux euros, réclamée aux commerçants et qu’elle gardait dans un endroit secret, où elle les passait régulièrement au Miror, avec le soin qui avait déjà fait sa réputation pour ses lustres et ses cuivres. Lire la suite

Je ne suis pas féministe, mais..

Si le film de Florence et de Sylvie Tissot consacré à Christine Delphy porte ce titre, ce n’est pas un hasard : la formule est en effet récurrente, surtout, à ce que j’ai pu voir, pour les femmes, bien conscientes que quelque chose ne tourne pas rond, sans pour autant mettre le doigt dessus. Une conversation récente m’a en effet rappelé cette difficulté qui, depuis longtemps, n’en est plus une pour moi: il est difficile de se dire féministe. Lire la suite