Par don

Il parait que, pour Lacan, l’amour signifie donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. Si je suis souvent agacée par les lacanismes (peut-être plus par ses épigones que de lui-même, mon ignorance veut rester prudente), j’ai été profondément marquée, il y a quelques jours, par cette définition entendue au détour d’une vidéo. C’est qu’en l’amour me semble se retrouver la possibilité du pardon – difficile de sortir du christianisme, surtout en travaillant sur Renan. Lire la suite

Les règles du romanesque

Pas si simple de se passer du romanesque, même quand on sait qu’il est nourri de patriarcat – j’ai entendu qu’Andrea Dworkin restait spectatrice de comédies romantiques. La comédie romantique est, la chose est connue, structurée autour de schémas dignes de films d’horreur: il n’est pas consensuel de plaquer les femmes contre les murs pour les embrasser de force jusqu’à ce qu’elles soient, les idiotes qui n’avaient rien compris, finalement d’accord (non mais oui, suffisait de ne pas demander), ni de parcourir leurs trajets de mots d’amour (ça ressemble tout de même très fort à la première étape d’un slasher), ni d’interrompre un mariage sur un coup de tête.

Le romanesque, ça ne bâtit des couples (déjà discutables) que sur des songes et des symboles – la question est de savoir si la réalité est faite d’autre chose. Lire la suite

Le bonheur

Elle était là, avec une icône autant transformée par le film que par les ans, quelque chose en plus dans la présentation qui réalisait la perte – une chance pour l’émotion, mais de l’âpreté pour la vie.

Les hachures dans le film, autant de coupures dans l’annonce du titre, un choc sur les autres. Jamais vu avant tant de fondus en couleur, qui dénotent, avec l’impression de quelques bug de restauration, voulus ou pas, ça rappelle le passé qui peine à s’oublier. Comme un trop de sens, mais sur ce qui faut – et l’étrangeté de ces couples trop parfaits.

Cette drôle de discussion à la fin, quelques phrases lancées – à l’époque, on ne divorçait pas pour un oui ou pour un non – le suicide, c’est sûr que c’est mieux que l divorce, j’ai répondu.

Tomber en rentrant sur la place de celui qui n’aimait pas pique-niquer, drôle de coïncidence.

Les pâtes bolo

On a bien papoté tout l’après-midi, de travail parce qu’il faut, mais en rigolant parce que c’est mieux. Pas chez moi, sans la sensation d’être chez d’autres – juste bien. On en a mangé à une heure indue, c’est que je suis une véritable horloge, rodée comme la mécanique, et le temps a filé.
La petite table dans le salon, on a amené les assiettes – pas fait grand chose pour les remplir, du cœur à l’ouvrage, faut dire, les pâtes bolo, c’est toujours un peu la fête.

On cause, on rigole, on mange, et vlà le chat qui s’y met – la crotte dans la litière, l’odeur dans le salon, et nous qu’on rit de plus belle – les assiettes sont maintenant vides.