Abîme

Cette envie que j’ai de m’abîmer, par chagrin par oubli

Et qui ne parvient qu’à m’élimer.

On recherche la disparition par petits bouts ôtés,

Un coup la tendresse, obsolète, un coup l’espoir, trop de sursis,

On plonge en lectures à la recherche d’autres sois –

Je ne veux plus t’écrire.

Goutte à goutte

Cette tristesse qui en moi s’écoule, goutte à goutte se répand, la trace de la colère éteinte

Comme des cendres encore fumantes dont la rougeur évanouie

aurait pu donner l’impression

d’une chose vivante

Quand mes mouvements ne sont plus que des contrecoups

Et la terre lande désolée

Le parcours des grandes tristesses se disperse dans des sables noirs

L’horizon de cendres, et l’œil qui s’y perd

C’est du souffle qui persiste.

D’un caprice l’autre

Il est banal de reprocher aux femmes d’être capricieuses: c’est là un poncif, qui n’est que la part émergée d’un vieux reproche d’inconstance – la traduction en temps du reproche d’irrationalité. Le caprice est pour les enfants – et il revient à mesure que l’on fantasme des « enfants-rois », de les avoir pris pour des personnes. Lire la suite