Internet et le féminisme (4): Youtube

Les derniers mois ont montré, dans le sillage de l’affaire Weinstein et du hashtag #metoo, une nouvelle visibilité du féminisme. Après avoir commencé à étudier, il y a un peu plus d’un an, les stratégies militantes féministes sur Internet (avec une présentation générale, un historique du harcèlement de rue et une analyse du militantisme sur Twitter), il s’agit maintenant de voir comment le féminisme s’empare de youtube. Lire la suite

Kill Bill est-il un film féministe ?

Poser la question du féminisme éventuel de Kill Bill, rare film d’action à avoir une femme pour protagoniste, n’est pas peu courant. Les principaux arguments sont souvent les mêmes: Kill Bill est un film qui met en scène le girl power et l’empowerment. Quentin Tarantino serait ainsi un féministe d’une espèce quelque peu particulière: un féministe que les féministes n’aimeraient pas – alors que le film n’est, finalement, pas si mentionné que cela par la communauté. Ce serait la violence et la masculinité du personnage féminin qui, croit-on savoir, poseraient problème au féminisme; il s’agirait plus, comme le démontre l’article de Maxime Cervulle pour Nouvelles Questions féministes, de voir s’affronter postféminisme et féminisme, notamment autour de la question du male gaze et du slasher. Si le slasher me paraît bien un genre intrinsèquement lié à l’objectivation du corps féminin au profit du male gaze, comme le montrent, parfois malgré eux, les différents opus de Scream, je pense néanmoins que le genre peut aussi être retourné, quasi depuis ses origines, par l’originalité de sa cinématographie, comme le montre Halloween. Il faut donc revoir le film. Lire la suite

Finir l’Infinie. Et recommencer.

Il semble impossible de se contenter d’une seule lecture de L’Infinie comédie, le colossal roman de David Foster Wallace. La densité et la monumentalité du livre laissent en effet pantois; l’enchevêtrement d’intrigues, compliqué par un ordre non chronologique, et de fréquentes interruptions pour les notes de fin de volume, constituant presque un volume parasite du premier.

La longueur de l’ouvrage, comme sa difficulté, participent évidemment du projet d’ensemble: il n’est de roman sur le divertissement, le divertissement à l’infini, qui ne puisse être justement mimé par la coercition ressentie face à la démultiplication d’intrigues. L’impossibilité de suivre linéairement, simplement, un fil déroulé à partir de la seule famille Incandenza rappelle ouvertement la dépendance au divertissement – comme la dépendance tout court. Lire la suite