Imagine, c’est une ville, c’est la nuit ; quelques flaques reflètent la lumière des feux de circulation, tu ne les regardes pas, les mains dans tes poches, tu regardes tes chaussures avancer sur les pavés, tu écoutes le bruit que font les semelles à chaque fois que tu les reposes sur le sol, quand tu traverses une petite mare et en diffracte la lumière, tu souris en repensant aux bottes de caoutchouc de tes quatre ans. Comme tu souris, un type que tu croises commence à te baratiner, tu l’esquives comme les flaques, le type s’accroche, oui, à ton bras, et ta main n’arrive pas à sa gueule, tu le conchies d’injures en arrachant ton bras – oui, celui qui te fait déjà mal – et tu traces, encore une fois les semelles de tes docks te serviront juste à ne pas mouiller tes pieds dans les flaques, les jours où t’as le droit de sourire dans la ville. T’as du chocolat, retour à la maison.